Gestion du pâturage Aurélie et Rodolphe Cauchard : « Accepter que la production baisse en fin de parcelle »
Mise à l’herbe précoce et pilotage au jour le jour sont les points clés de la gestion du pâturage chez Aurélie et Rodolphe Cauchard, éleveurs laitiers à Savigny dans la Manche. Témoignage.
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Earl La Landerie
Sau: 80 ha Surfaces fourragères |
Pâturer ras !
Les 16 hectares de pâtures pour les vaches, sont répartis en 13 parcelles de 1 à 1ha10. « Le troupeau reste 4-5 jours sur une parcelle et y revient environ toutes les trois semaines », explique Aurélie. « Le conseiller du contrôle laitier passe mesurer la hauteur de l’herbe avec un herbomètre tous les quinze jours en pleine période de pâturage. Dans l’intervalle, c’est à l’œil que l’on juge l’avancée du pâturage », témoignage Aurélie qui a ses points de repère : « Pour qu’une parcelle soit finie, il faut accepter que le niveau de lait baisse dans le tank. C’est ce qui assure un pâturage ras avec un minimum de refus. Si la production ne baisse pas, c’est que les vaches n’ont pas assez pâturé. Elles peuvent rester sur la parcelle une journée de plus. »
« Si l’herbe pousse vite, on enlève une ou deux parcelles du pâturage, elles passent en fauche. Sinon, il y a 5 à 6 passages d’animaux sur une parcelle avant de réaliser une fauche des refus », complète Aurélie Cauchard.
Coût de concentré à zéro
Le truc d’Aurélie et Rodolphe
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« Les vaches ont du foin toute l’année », souligne Aurélie, « à l’auge ou au cornadis. Au printemps, elles sont systématiquement bloquées pendant une heure, et le reste de l’année, elles choisissent. Elles peuvent aller directement au champ, mais en fait, elles passent au foin avant. La consommation de foin est de 1,5 à 2 kg par vache et par jour. »
« En pleine saison du pâturage, le silo de maïs est fermé et il n’y a pas de distribution de concentré ni de minéraux : dès mars-avril, quand la pousse est forte. Plus la part d’herbe augmente, plus on diminue la part d’azote minéral dans la ration ».
« Sans distribution de concentrés, et en fermant le silo pendant au moins deux mois (mai et juin), le travail d’astreinte diminue et notre coût de concentré passe à zéro. Cela correspond aux mois où le lait est payé moins cher par la laiterie. Nous produisons donc aussi notre lait à un meilleur coût ».
Pas de pics de lactation
La logique économique des éleveurs se poursuit avec le vêlage. Les vêlages sont planifiés de Juillet à Novembre. « Nous voulons que les vaches vêlent en extérieur, pour des aspects sanitaires et pratiques », souligne Aurélie Cauchard. « Les veaux bénéficient du soleil et sont en meilleure santé. S’il fait sec et qu’il n’y a plus d’herbe, nous préférons que ce soit les vaches fraîches vêlées qui valorisent le maïs ». Ainsi, notamment, « l’ouverture du silo de maïs se fait à partir de la fin juin, quand commencent les vêlages ».
« L’été il y a peu d’herbe sur nos parcelles », rappelle Aurélie, « Aussi, trois semaines avant le vêlage, les vaches passent sur une parcelle dédiée. Elles sont nourries au foin et sous surveillance »
« Du coup », concède Aurélie, « c’est vrai qu’elles démarrent plus lentement en lactation ». « Mais nous ne cherchons pas les pics de lactation », complète l’éleveuse, « on préfère qu’elles durent plus longtemps en lactation à de bons niveaux ». Et de constater que des vaches finissent leur période de lactation sur des niveaux encore importants, de l’ordre de 30kg.
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